Du street art versaillais

zOOm Team - 18 avril 2023

Article rédigé en mai 2018 par Ségolène Roger-Machard, mis à jour par Stéphanie Jonglez le 16 avril 2023.

C’est depuis les années 2000 que le geste ancestral du graffiti s’est mué en quelque chose de plus figuratif, nommé Street Art. Cette pratique, qui se développe depuis quelques années à grands coups de bombes aérosol, a acquis ses lettres de noblesse, et devient peu à peu un art reconnu, quoiqu’encore souvent illégal.

À Versailles, c’est tout naturellement que le Street Art a épousé les exigences de la renommée royale de la ville. Grâce à une collaboration entre la mairie et l’École d’Art Mural de Versailles depuis une dizaine d’années, le mobilier urbain (essentiellement) a été transformé en magnifiques trompe-l’œil, variations sur les Fables de La Fontaine, Molière, la musique baroque et les parcs et jardins, sans oublier la palissade de la place de l’Europe, sur laquelle de somptueux chevaux racés patientent dans leur box ou se promènent avec leur maître.

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© Ville de Versailles

La douzaine d’élèves de chacune des promotions participe depuis 2010 aux « chantiers école » en extérieur, ravis de partager leur passion avec les passants.

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© Ville de Versailles et École d’Art mural de Versailles

Après avoir habillé les palissades des travaux du quartier des Chantiers, le collectif Quai 36 a investi le quartier Bernard de Jussieu. En mémoire de ce botaniste français, et lors de la réhabilitation du quartier, une dizaine d’artistes français et internationaux ont posé leurs pinceaux sur les pignons des immeubles : Ariz d’Espagne, Eron d’Italie, Jade Rivera du Pérou, Mantra de France, Mona Caron de Suisse, Saddo de Roumanie, Seth de France, Telmo Miel des Pays-Bas et Waone d’Ukraine. Un véritable musée à ciel ouvert sur le thème du rapport entre l’humain et la nature.

© Ville de Versailles

Et si vous êtes observateurs, vous pourrez aussi distinguer la présence des œuvres du très connu et pourtant anonyme Invader qui s’est lui aussi adapté au style de la ville, dans un registre plus décalé. En plus des traditionnelles petites bêtes étranges qui s’installent au dessus des plaques de noms de rue, ses mosaïques représentent le soleil de Louis XIV, son château (quoique plutôt proche de celui de la Belle au bois dormant de Disney ! ) ou encore Louis XVI portant sa tête…

L’application Flash Invaders vous permet de partir à la recherche des œuvres de l’artiste, de les flasher, de gagner des points et de vous confronter aux autres joueurs. C’est sûr, vos enfants et ados vont se prendre au jeu !

© Candice Riviere

Dans les rues, certains bacs de recyclage de verre ont été recouverts de reproductions de personnages du Carrousel de Louis XIV, et des armoires électriques de stickers trompe l’œil de végétaux. Ouvrez l’œil !

D’autres artistes, comme le Cyklop, ont décoré des poteaux de rue (on en voit encore quelques traces) : personnages historiques près du Jeu de Paume ou encore motifs végétaux dans le quartier de Porchefontaine. Quant à Emmanuel Braudeau, artiste versaillais, il décore d’encre noire des passages piétons. On y reconnaît des visages, œuvres d’arts éphémères et poétiques.

© Ville de Versailles

C’est donc un Street Art estampillé Versailles, avec finalement bien peu de bombes aérosols, qui domine dans la ville, et de ce que l’on sait, ce n’est que le début de cette poétisation de notre quotidien. Réjouissons-nous : l’art vient à nous sans que nous n’ayons d’effort à faire ! Il suffit d’ouvrir nos mirettes…

N’hésitez pas à nous faire part de nouvelles initiatives qui auraient échappé à notre œil averti !

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