J’ai descendu chez Dujardin
Pour y trouver du romarin ? Non, point de romarin chez Frédéric Dujardin, mais mille autres merveilles du potager, cultivées avec exigence et passion par cette figure incontournable du marché du Chesnay.
Un producteur au marché du Chesnay
Depuis maintenant plus de 20 ans, la silhouette facilement identifiable de Frédéric Dujardin, carrure imposante, épaisse chemise à carreaux, mains calleuses, est un point de repère familier du marché du Chesnay. Son étal se distingue des autres puisqu’il y vend sa propre production, uniquement des légumes de grande qualité et de saison. Après avoir fait un BTA d’horticulture, Frédéric travaille pendant 18 mois sur une exploitation maraîchère bio, ce qui lui permet de trouver sa propre voie, pour sortir de l’alternative entre le tout bio, trop contraignant à son goût, et l’agriculture conventionnelle : ce sera l’agriculture raisonnée : « mes parents étaient propriétaires de terres qu’ils louaient, dans le parc national du Vexin (95). Au départ de leur locataire, j’ai repris ces terres pour les exploiter. C’était en 1995. »
Des produits qui ont du goût
Frédéric suit le rythme des saisons : il produit des pommes de terre et des oignons toute l’année, et possède 760 m2 d’abri froid pour des légumes plus fragiles (courgettes, aubergines, poivrons, tomates…). La verdeur quelque peu uniforme de son étal en hiver cède la place au printemps et en été à une riche palette de couleurs : radis, carottes, tomates, fèves et haricots… : « je travaille beaucoup en été. Pour moi, le mois de mars est la période creuse. J’aime alors prendre le temps de vivre, sans forcément quitter mon exploitation ». Le credo de Frédéric : « que mes produits soient frais, et surtout, qu’ils aient du goût. Leur aspect visuel est secondaire ».
Ce goût des légumes est le fruit d’un travail patient et passionné. Frédéric aime le fait de pouvoir gérer son temps comme il l’entend, et tenter de nouvelles cultures, expérimenter de nouvelles variétés. Le plus compliqué reste pour lui les aléas climatiques, sécheresse ou gel, sur lequel il n’a pas de prise.
Succès au marché
Rituel immuable, Frédéric arrive invariablement à 6h sur place les mercredis et samedis pour installer sa marchandise. Il apprécie la convivialité de ce marché qui apporte un supplément d’âme à ce quartier composé essentiellement d’immeubles. Il regrette toutefois qu’il ait perdu quelque peu de sa diversité : « quand je suis arrivé, l’offre était beaucoup plus riche : plusieurs fleuristes, du pain, plusieurs poissonniers, une boucherie chevaline. .. »
Quoiqu’il en soit, le succès est au rendez-vous puisqu’il faut souvent faire la queue à son étal. Ce sont ses tomates qui sont les plus plébiscitées ! En dépit du monde, Frédéric sert chacun de ses clients avec dynamisme et efficacité… clients qui ont le plaisir de cuisiner directement les légumes Dujardin… à l’assiette !
Marché du Chesnay, rue des Deux Frères au Chesnay
Les mercredi et samedi matin