Lilidou, la délicieuse ambassadrice de la culture associée

Sabine de Cussac - 13 mars 2018

C’est la vision d’un jardin d’Eden qui a conduit Marie Aubin à l’écriture : juriste, puis journaliste, elle est l’auteur passionnée (et passionnante) d’un livre destiné aux plus jeunes, Lilidou au restaurant, pour leur faire découvrir, voire les convertir, à la culture associée. Voici l’itinéraire, vert et bio, d’une femme déterminée.

La découverte du jardin d’Eden

Comment passe-t-on du métier de juriste à celui d’auteur d’un livre pour nos têtes blondes sur les vertus de la culture associée ? Il suffit parfois d’un regard… Pour Marie, c’est celui posé sur un incroyable jardin qu’elle découvre par la fenêtre d’une maison d’amis, lors d’un séjour d’été dans les Pyrénées : « C’était il y a trois ans environ : j’ai été fascinée par la luxuriance de ce jardin extraordinaire; j’ai demandé à sortir, aimantée par sa beauté, et avec stupéfaction, j’ai déambulé dans ce potager étrange qui ne ressemblait à aucun autre : tout était mélangé, fleurs, fruits, un joyeux désordre, et pourtant, tout respirait l’harmonie, et chaque culture était florissante : je me rappelle notamment des fraises charnues… un véritable émerveillement ». Marie se renseigne alors auprès de la jeune femme qui l’entretient ; cette dernière lui parle de « culture associée ». En rentrant chez elle, Marie s’empresse de se documenter, encore habitée par le souvenir de ce merveilleux jardin : « j’ai commencé par lire un ouvrage au titre amusant : les Poireaux préfèrent les fraises. Celui-ci explique la compatibilité entre les plantes, et donne les vertus de chacune, ce qui est essentiel… j’avais déjà une appétence pour l’environnement, mais à partir de ce moment, j’ai vraiment décidé d’accroître mes connaissances et de les mettre en pratique autant que possible ». Marie Aubin nourrit ainsi son intérêt en se rendant à des conférences de grands pontes tels que Pierre Rabhi, dévore des ouvrages spécialisés, consulte des sites…. Elle  se met à entretenir un petit potager sur son balcon, et une parcelle d’un jardin partagé : « Plus on creuse, plus on se rend compte que l’on ne connaît rien ! C’est un monde infini », constate Marie.

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Quand Lilidou a germé dans l’imaginaire de Marie…

En développant ainsi ses connaissances, Marie se rend compte que le monde des plantes n’est pas sans évoquer celui des cours de récréation : amour, désamour, rivalités, entente, alliances… Pourquoi ne pas écrire une histoire qui permettrait aux plus jeunes de découvrir le monde de la culture associée, puisque cet univers est susceptible de leur parler ? Et ne sont-ils pas les  futurs gardiens de notre planète ? Marie donne alors vie à une petite tomate, Lilidou, rendue malade du fait de la culture intensive. Le professeur Thym lui enseigne les bienfaits de la permaculture : les plantes se protègent elles-mêmes, certaines aiment le soleil, d’autres non, il ne faut pas qu’elles entrent en concurrence,  sinon elles se nuisent entre elles : la Nature contient tout ! Il faut lui faire confiance… Professeur Thym va jusqu’à inviter sa charmante amie Lilidou à déguster au restaurant un compost de premier choix : un régal ! Avec cette histoire poétique aux illustrations doucement désuètes, l’enfant est sensibilisé à la richesse et à la complexité de l’environnement. Il saisit qu’il faut respecter les aspirations et besoins de la nature : Lilidou retrouve ainsi ses belles couleurs.

Si Marie a pris beaucoup de plaisir à écrire cette histoire, le chemin est long avant de pouvoir la publier ; elle trouve enfin en « Chamamuse » la maison d’éditions qui correspond à ses aspirations ;  elle est dirigée par un couple très dynamique dont l’un, Jean-Luc Pion, est illustrateur et a mis en image les légumes de Marie, et leur marque de fabrique est l’environnement. Depuis, Marie participe régulièrement à des festivals autour des questions de l’environnement, et constate non sans plaisir que la population y est de plus en plus jeune : la relève est donc assurée !

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Aux petits jardiniers en culotte courte…

Peut-être l’univers de Lilidou va-t-il faire éclore des vocations : quelles vertus grandissent alors chez les jardiniers en herbe ? « Lorsque les enfants jardinent, ils apprennent la persévérance, et l’humilité. Il est difficile pour un enfant de planter une graine, et de ne pas la voir germer le lendemain. C’est donc une incroyable école de patience ». Marie ne compte pas s’arrêter en si bon chemin : elle a déjà en tête le deuxième tome des aventures de sa petite tomate, et s’imagine bien, lorsqu’elle sera retraitée, monter une association pour le respect de l’environnement et notamment du sol et des graines, bien par excellence de l’Humanité, pour ainsi apporter sa pierre à l’édifice. Et Marie de reprendre une formule de Pierre Rabhi : « comme le fait le colibri, chacun apporte sa petite goutte d’eau pour éteindre l’incendie ».

Vous trouverez les aventures de Lilidou au restaurant dans la boutique du potager du Roi.

Vous pouvez aussi suivre Marie Aubin sur Facebook

 

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