Rencontre avec Jehanne Roesch, artiste-peintre versaillaise

France Martin-Monier - 16 mai 2022

“L’être humain a besoin de Beau et de partage. Le souffle créateur, après ces deux années d’enfermement, se fait sentir ” m’indique Jehanne après quelques minutes de conversation, assise sur son strapontin rouge de théâtre comme la Muse des lieux.

Je contemple, fascinée, cet univers de couleur chaleureux et foisonnant de livres, de pinceaux et de palettes comme réfugiée pour quelques heures sur un îlot lointain et invitée à un voyage lumineux que, pour zOOm, je vous raconte ! 

© Caroline Richard

Quel a été ton parcours ? Peindre est-il une nécessité ?

Ayant vécu toute mon enfance et une partie de mon adolescence à l’étranger, en particulier en Côte d’Ivoire, au Nigéria, en Polynésie Française, j’ai été imprégnée des senteurs, des couleurs, des lumières de ces différents pays. J’ai été touchée par la beauté des paysages aux fleurs abondantes (fleurs d’hibiscus, de frangipanier, de tiaré), la quiétude de la vie en bord de mer avec les allers-retours des pêcheurs et la multiplicité des coquillages. J’ai aussi pu découvrir toutes sortes d’artisanats locaux : verroterie, poterie, peinture de paréos et de wax (tissu africain en coton aux motifs graphiques et colorés). La musique prenait aussi une grande place dans ma vie d’enfant avec des concerts incroyables de tam-tam dans tous les recoins des villages où nous habitions. Tout cela m’a façonnée.

J’ai découvert la peinture au cours d’un séjour de 2 ans en France à Toulon à l’âge de 10 ans : j’ai pris des cours avec la méthode Martenot. Ce fut pour moi un élément déclencheur dans la naissance de ma vocation de peintre : je n’ai pas cessé ensuite de dessiner sur mes cahiers.

Des études d’histoire de l’art et d’arts plastiques à la Sorbonne ont suivi logiquement cette passion. J’ai commencé à enseigner le dessin dans les écoles de mes enfants d’abord au Gabon puis à Bornéo. Revenue en France, j’ai voulu me former à la méthode Martenot pour pouvoir assoir ma légitimité et ma crédibilité et transmettre à mon tour. J’ai obtenu mon diplôme en 2019 après 5 ans à travailler d’arrache-pied. Tout s’est ensuite précipité, avec l’ouverture de l’atelier Cour du Plessis, la création de mon site internet, mes premières commandes et l’accueil d’adultes pour des journées de stage de peinture à l’huile.

La peinture fait donc partie intégrante de mon équilibre de vie.

Par quoi es-tu animée ? Comment se déroule une journée dans ton atelier ?

Cette question m’a longtemps habitée et j’ai fini par trouver la réponse : je peins pour faire admirer la beauté du monde et de la Création.

Mon atelier me permet vraiment d’être seule ce qui m’est nécessaire pour me concentrer et intérioriser tout ce que je souhaite transmettre par ma peinture. Je m’y rends tous les jours de 8h30 à 16h30 environ.

Je côtoie avec bonheur les autres artistes de la Cour du Plessis : nous avons organisé des journées portes ouvertes et participé à des événements organisés par la mairie de Versailles comme celui intitulé “parcours d’ateliers d’artistes“. Régulièrement, des amis peintres viennent passer une journée dans mon atelier et nous nous donnons un thème de travail. Enfin, les stages apportent un surcroît de vie et de gaieté à mes semaines et me permettent aussi d’apprendre de mes stagiaires que ce soient des débutants ou des plus confirmés.

© Caroline Richard

Pourquoi as-tu choisi la peinture à l’huile et comment travailles-tu ?

J’ai choisi la peinture à l’huile car c’est une peinture voluptueuse, qui met longtemps à sécher, ce qui permet aussi bien “de retravailler dans le frais”, dans le demi-sec ou sur la peinture sèche.

Mes outils sont les pinceaux et les brosses, l’essence de térébenthine pour diluer ma peinture. Je nettoie mes pinceaux au white spirit et les rince au savon de Marseille, je les fais ensuite tremper dans de l’huile de cuisine pour leur garder toute leur brillance. Je les essuie avec des torchons en coton.

Ma peinture est aujourd’hui académique et figurative : je commence toujours par faire un croquis au fusain. J’aime peindre sur le motif (d’après ce que je vois) et en plein air. Mes sujets de prédilection sont ceux qui touchent à l’enfance, aux paysages, surtout les paysages africains. Les fleurs et les natures mortes sont aussi des thèmes que j’adore. Le travail sur la lumière m’intéresse particulièrement, surtout la lumière du Sud.

A l’avenir, j’aimerais monter une grande exposition célébrant la beauté de Versailles par exemple, et ce serait l’occasion d’une pendaison de crémaillère à l’atelier !

© Caroline Richard

Aurais-tu une anecdote à nous raconter ?

En ce moment, je pose ma toile dans les rues de Versailles et notamment en face de l’église Notre-Dame. Une ribambelle d’enfants m’entoure, ils m’interpellent dans un joyeux désordre, me suivent émerveillés dès que je me déplace. Des touristes me questionnent, des personnes âgées s’asseyent sur le banc à coté de moi et me racontent des anecdotes. Ce sont de très belles rencontres qui me permettent de sentir la vivacité de la ville et ce qui s’y passe. C’est d’ailleurs toujours la première chose que je fais quand je me rends dans une endroit que je ne connais pas : aller à la rencontre des artistes locaux car cela permet de sentir l’énergie, le dynamisme du pays.

La saison des inscriptions aux stages est ouverte chez Jehanne ! Venez découvrir cet endroit magique et passer un moment hors du temps en laissant à l’extérieur de l’atelier tous vos soucis. 

Jehanne Roesch | Cour du Plessis 3 impasse du Plessis 78000 Versailles | 06 51 85 16 17 |  contact@jehanneroesch.fr | www.jehanneroesch.fr

Photo à la une © Famille Roesch

 

 

 

 

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